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samedi 8 décembre 2007

Constats et causes resultant de la perte d'emploi

Le travail permet à l'individu d'assurer sa subsistance ainsi que celle de son entourage, de se réaliser en étant productif, de donner un sens à sa vie et de conserver sa santé tant physique que psychologique. Le travail devient le moteur et le reflet de notre développement psychologique.
L'effet immédiat de la perte d'un emploi est la diminution du revenu. L'individu pourra recevoir une indemnité salariale, mais l'insécurité financière demeure présente. Il voit fondre ses économies. Il craint ainsi d'être obligé de faire une demande à l'aide sociale, ce qui peut équivaloir à un échec. Il craint d'être considéré comme un lâche aux yeux des autres.
L'aspect financier représente l'aspect extérieur à l'individu qui a peut-être le plus grand impact sur sa condition. Il influence son mode de vie tout entier, sa propre perception de lui-même et il affecte parallèlement la valeur qu'il se donne comme être social ayant des responsabilités. Lorsqu'il ne peut rencontrer ses attentes. Il se sent diminué.
Le changement de statut entraîne une diminution de l'estime de soi. La perte de ce statut social peut amener la personne à s'identifier à un état d'infériorité et à se sentir humiliée. En perdant le statut de travailleur, elle devient aussi privée du contact avec son équipe de travail Le chômage entraîne donc une désocialisation presque totale. Un changement de statut et de rôle est un facteur de déséquilibre pour l'individu. Ce changement représente une menace pour l'estime de soi. La personne sans emploi se retrouve " coupée " de la valorisation sociale reliée à un emploi.
La plupart des gens travaillent selon un horaire défini. Le temps de travail structure la vie de l'individu et lui permet de développer une routine (l'heure des repas, du lever, du sommeil, le temps des loisirs, etc.). L'individu se sent désorganisé et ne peut plus prévoir ce qu'il fera durant sa journée, demain, etc. Il finit par s'ennuyer.
Les personnes qui ne parviennent pas à restructurer leur temps ont tendance à s'occuper de façon passive : télévision, sommeil, etc. Par contre, celles qui réussissent à se structurer s'occupent par différentes activités : bénévolat. Entretien ménager, retour aux études, participation à des groupes de recherche d'emploi. Etc.
Pour réaliser cette restructuration du temps, la personne qui se retrouve sans emploi traverse différentes étapes qui lui permettent de réintégrer la vie active. Le chômage crée un vide exceptionnel il crée un immense trou dans la nature humaine.
La personne ne trouve plus de sens à ce qu'elle fait, ses activités n'ont plus qu'un seul objectif, celui de passer le temps. Cette nouvelle situation engendre un sentiment d'inutilité et l'impression de ne plus maîtriser la situation. En devenant dépendante de son entourage ou même des organismes payeurs, elle peut renforcer ou au contraire perdre son désir de combattre. La personne peut adopter une attitude positive ou négative lorsqu'elle réalise le vide créé par la perte de son emploi.
L'attitude positive est influencée par la qualité du support psychologique que la personne reçoit de sa famille, des institutions et de ses amis. L'attitude négative dépend en grande partie de ses pensées défaitistes, du manque d'argent et des tentatives infructueuses de retour au travail. Sur soixante et une des situations stressantes à surmonter pour un individu, la perte d'un emploi se situe entre le septième et le neuvième rang. Elle peut être aussi pénible que la mort d un parent, qu'un divorce ou que la mort d'un ami. Les effets négatifs ou positifs sur la santé physique augmentent proportionnellement avec la durée de la période sans emploi.
L'individu se retrouvant inactif peut souffrir de fatigue chronique, d'un surplus de poids et d'alcoolisme. Le pessimisme, l'insécurité financière, la recherche infructueuse d'un emploi, la complexité des procédures administratives de même que les problèmes personnels (difficultés dans les relations familiales. alcoolisme. toxicomanie, etc.) influencent la santé psychologique de la personne. Les principaux symptômes sont : Un niveau élevé d'anxiété, la présence d'agressivité, une faible estime de soi et même la dépression. Plusieurs études ont aussi démontré que les personnes qui perdent leur gagne-pain souffrent plus souvent de symptômes psychiatriques que celles qui travaillent .La perte d'un emploi peut même conduire l'individu au suicide.
En conclusion. L'individu ressent le besoin de travailler. En effet, la perte du revenu, du statut social et la difficulté de gérer son temps créent une période de détresse et entraînent une diminution de l'estime de soi. L'individu devient très anxieux face aux difficultés qu'il éprouve à se réintégrer sur le marché du travail. Les échecs rencontrés peuvent l'amener à se sentir inférieur aux autres et à adopter un comportement hostile, ce qui lui permettra en quelque sorte de libérer son sentiment de frustration. Il peut aussi se sentir déprimé et perdre espoir en l'avenir. Il arrive qu'il se sente dépassé par le progrès technologique et que rattraper le temps perdu lui semble impossible. Le rôle de notre structure (Mission régionale capital -compétences) devient alors important, afin de permettre de verbaliser sur ce qu'il vit tout en le supportant dans sa démarche d'exploration vocationnelle.

MRCC

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